Pleins feux sur le projet MAP : Projet d’infrastructure de pistes cyclables

Par: Janice Chan and Jessie Hall

Photo par Rasmus Gerdin sur Unsplash

Vous aimez faire du vélo ? Que diriez-vous d’utiliser les réseaux de pistes cyclables du Grand Vancouver ? Nous le faisons certainement, mais vous êtes-vous déjà demandé qui peut bénéficier des infrastructures cyclables ? À l’heure actuelle, dans le Grand Vancouver, les personnes qui utilisent des aides à la mobilité sur roues, comme les fauteuils roulants manuels ou électriques ainsi que les aides à la mobilité de type scooter, ne sont pas officiellement autorisées à utiliser les voies cyclables. Cependant, de nombreux utilisateurs d’appareils de mobilité éprouvent des difficultés à utiliser les trottoirs en raison de la fissuration du revêtement, de l’absence de bateau pavé sur les trottoirs ainsi que d’autres obstructions. Quelle serait une alternative plus sécuritaire pour ces utilisateurs ? Les pistes cyclables !

Les réglementations relatives aux pistes cyclables varient considérablement selon l’endroit où vous vivez. Aux Pays-Bas, les personnes ayant un handicap peuvent légalement utiliser divers dispositifs de mobilité sur les pistes cyclables. Aux Pays-Bas, les aides à la mobilité de type scooter peuvent accéder aux réseaux cyclables étendus à une vitesse de 30 km/heure et les voies piétonnes à une vitesse de 6 km/heure. Le fait de réguler la vitesse des aides à la mobilité en fonction de la vitesse habituelle des autres usagers des sentiers permet d’assurer la sécurité de tous et de donner aux personnes qui utilisent des équipements adaptés une plus grande liberté en matière de transport [1].

Maintenant que nous savons que les infrastructures cyclables inclusives existent, nous devons nous interroger sur le degré d’accès et de liberté ici en Colombie-Britannique. La ville de Victoria a récemment demandé à la province d’autoriser officiellement les fauteuils roulants électriques et les aides à la mobilités de type scooter à circuler dans les pistes cyclables de la ville. L’utilisation des trottoirs peut non seulement être gênante, mais aussi dangereuse. Dans un article paru en octobre 2021 dans le « Times Colonist », Peter Foran explique comment il est tombé de son fauteuil roulant électrique et s’est cassé la hanche en roulant sur un trottoir inégal [2]. Ainsi, l’objectif de ce mouvement est d’améliorer l’accessibilité des personnes handicapées et à mobilité réduite en élargissant les options de transport.

Pour de nombreuses personnes ayant un handicap, ce qui est nécessaire pour faciliter l’utilisation sûre et accessible des pistes cyclables va au-delà de la modification des règlements. Dans un récent article paru dans «The Tyee», sept résidents ayant un handicap de la Colombie-Britannique ont partagé leurs expériences et leur expertise sur la façon de rendre la marche, le cyclisme et l’utilisation d’aide à la mobilité sur roues plus accessibles et sécuritaires pour tous les utilisateurs. Selon Jacques Courteau, résident de Vancouver et utilisateur d’un fauteuil roulant motorisé, il est souvent beaucoup plus sécuritaire pour lui d’utiliser les pistes cyclables plutôt que les trottoirs. Il lui semble également que les cyclistes n’y sont pas réfractaires, du moment qu’il respecte les mêmes règles qu’eux. Naomi Wilde, une résidente de Victoria et cycliste ayant des incapacités, a souligné que les utilisateurs de la piste cyclable pourraient supposer qu’un cycliste ayant des incapacités ne suit pas les règles de façon délibérée (comme par exemple ne pas se déplacer lorsqu’un cycliste actionne sa sonnette), au lieu de réaliser qu’il pourrait ne pas être en mesure de suivre ces règles en raison d’une incapacité (par exemple ne pas être en mesure d’entendre la sonnette). Par conséquent, la création d’un environnement sûr et inclusif pour tous les usagers des pistes cyclables doit adopter de multiples approches, y compris l’élaboration de règlements inclusifs et l’éducation des usagers au fait que certains usagers présentent des incapacités et pourraient avoir besoin d’adaptation pour suivre les règles générales de la route [3].

Alors, quelles sont les prochaines étapes au niveau des infrastructure cyclable et de ses règlements en Colombie-Britannique ? C’est là que nous intervenons ! Le Partenariat Mobilité, Accès, Participation (MAP) a un nouveau projet passionnant, appelé «Projet d’infrastructure de pistes cyclables», qui explore les expériences de mobilité des utilisateurs d’appareils à roues et des cyclistes qui utilisent les voies urbaines.

Nous avons discuté avec Tyrone Scales, un doctorant participant à ce projet pour savoir pourquoi cette recherche est importante pour lui :

Tyrone Scales

« Cette recherche est importante pour moi, tant sur le plan professionnel que personnel. J’ai travaillé avec des personnes ayant un handicap qui utilisent des aides à la mobilité à roues et j’ai un partenaire qui utilise un fauteuil roulant électrique. J’ai vu des gens emprunter des trottoirs en mauvais état ou inexistants pour se déplacer et j’ai été témoin d’interactions positives et négatives lorsqu’ils préfèrent ou doivent utiliser un autre moyen que le trottoir. Bien qu’ils ne soient pas autorisés à utiliser les pistes cyclables officiellement en Colombie-Britannique, les utilisateurs d’appareils de mobilité et les autres piétons sont autorisés à utiliser la chaussée par la Motor Vehicle Act lorsqu’il n’y a pas de trottoir raisonnablement praticable. Je suis intéressé à observer comment ce projet peut fournir une occasion d’examiner pourquoi les utilisateurs peuvent avoir des préférences dans la façon dont ils s’engagent avec l’infrastructure cycliste lorsque de telles obstructions sont présentes, ainsi que de mieux informer comment améliorer la sécurité et les liens de ces infrastructures pour les utilisateurs d’aide à la mobilité et les autres utilisateurs. » Tyrone Scales

Au fur et à mesure que les villes intègrent des moyens de transport durables dans leur développement urbain, des conceptions inclusives et universelles doivent être maintenues afin d’assurer l’accessibilité aux personnes ayant un handicap. Afin d’améliorer ces réseaux de transport et les normes d’accessibilité, le projet «Cycle Lane» collabore avec des membres de cette communauté, mais également des cyclistes, des organisations communautaires, dont BEST BC et HUB Cycling, et des responsables municipaux de Vancouver et de Burnaby. En explorant les expériences des utilisateurs d’appareils à roues et des cyclistes ayant un handicap, nous espérons améliorer les voies urbaines existantes, orienter les politiques futures, identifier les domaines de recherche future et informer le grand public sur la façon dont les personnes ayant un handicap utilisent, et aimeraient utiliser, les voies urbaines pour accéder à leurs communautés.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les équipements adaptés et l’utilisation des pistes cyclables au niveau international, consultez les liens suivants !

Si vous souhaitez en savoir plus sur les équipements adaptés et l’utilisation des pistes cyclables au niveau international, consultez les liens suivants ! Nous vous enverrons bientôt plus d’informations à ce sujet !

References

  1. https://bicycledutch.wordpress.com/2012/12/06/who-else-benefits-from-the-dutch-cycling-infrastructure/
  2. https://www.timescolonist.com/local-news/victoria-wants-motorized-wheelchairs-mobility-scooters-to-be-able-to-use-bike-lanes-4692927
  3. https://thetyee.ca/News/2022/10/06/If-Bike-Lanes-Worked-Better-Disability-Community/