Retour sur le Forum Communautaire Swan 2024

Forum Communautaire de Burnaby – Accessibilité urbaine : Promouvoir des environnements inclusifs

Auteurs : Jason Fan, Samna Sadaf Khan, Sarah Sikder

MAP-SWAN team, DemSCAPE, SFU Civic Innovation Lab, SFU Centre for Dialogue and Happy Cities

Le 18 octobre, un forum communautaire sur l’accessibilité urbaine s’est tenu au Bonsor Recreation Complex à Burnaby, en Colombie-Britannique. Cet événement a été organisé par l’équipe MAP-SWAN, Project Sidewalk, DemSCAPE, SFU Centre for Dialogue et SFU Civic Innovation Lab, en collaboration avec Happy Cities.

SWAN (Stakeholders’ Walkability/Wheelability Audit in Neighborhoods) est un sous-projet du partenariat Mobilité, Accès, Participation (MAP), dans le cadre du volet Navigation et Environnement pédestre. MAP s’associe à des organisations communautaires et à des municipalités pour répondre à des questions de recherche axées sur la création de communautés accessibles. Dans ce cadre, SWAN est un outil d’audit dirigé par l’utilisateur, conçu pour évaluer les aspects objectifs et subjectifs de l’environnement bâti qui ont un impact sur les personnes âgées, les personnes utilisant des dispositifs d’aide à la mobilité, les personnes sourdes ou malentendantes et les personnes souffrant de déficiences cognitives légères, y compris de démence. L’outil recueille des informations sur les caractéristiques des rues telles que les rampes d’accès, les trottoirs, les feux de circulation et les passages pour piétons. Le projet est mené dans six municipalités de Vancouver : Vancouver, Burnaby, Richmond, North Vancouver, Surrey et New Westminster. Ce forum fait partie de l’étude menée à Burnaby.

Le forum communautaire se composait d’une session matinale avec un World Café et d’un événement expérientiel Pop-Up l’après-midi. Le World Café, un groupe de discussion ciblé, a rassemblé des acteurs de la communauté, des chercheurs et des personnes ayant une expérience vécue afin d’engager des conversations sur l’accessibilité urbaine. L’après-midi, l’événement Pop-Up ouvert au public a offert une expérience interactive visant à mobiliser les connaissances.

World Café

Aperçu d’une table ronde réunissant des acteurs communautaires, des chercheurs et des personnes ayant une expérience vécue

La session a débuté par une présentation des équipes organisatrices, suivie de discussions en petits groupes afin d’impliquer activement tous les participants. Une quarantaine de participants ont été répartis en cinq groupes, chacun réunissant des personnes issues de différents domaines – urbanistes, conseillers municipaux, défenseurs des personnes avec des incapacités, chercheurs et personnes ayant une expérience vécue. Les discussions à chaque table ont été animées par l’équipe de recherche afin de garantir des échanges fructueux sur l’accessibilité et les obstacles qui affectent la vie quotidienne des personnes souffrant d’incapacités motrices, sensorielles et cognitives.

Pour guider les conversations, les participants ont utilisé des documents imprimés, des photographies des trottoirs de la ville, des chevalets à feuilles « flip charts » et des post-it, ce qui a permis à chacun de contribuer et de partager ses idées. Les groupes ont entamé un dialogue sur les problèmes d’accessibilité auxquels ils sont confrontés en mettant l’accent sur les améliorations à apporter aux trottoirs, aux bordures de trottoirs, aux passages pour piétons et à d’autres infrastructures piétonnes essentielles afin de rendre les espaces urbains de Burnaby plus accessibles à tous.

Thèmes émergents

Les discussions qui ont eu lieu autour de la table lors du World Café ont permis de dégager des domaines clés, les points suivants reflétant les grands thèmes. Toutefois, les recommandations énumérées ci-dessous ne sont pas exhaustives.

  1. Accessibilité et conception des trottoirs : Si le mobilier urbain, les poteaux d’éclairage, les arbres et les panneaux « sandwich » de trottoirs sont des éléments bénéfiques, les participants ont noté qu’ils deviennent un obstacle lorsque la largeur des trottoirs est limitée. Les difficultés sont encore plus grandes dans les zones de construction, qui, malgré l’existence de plans de circulation alternatifs, ne conviennent pas aux personnes souffrant d’un handicap cognitif. La combinaison de pistes cyclables et de trottoirs a également soulevé des problèmes de sécurité.
  2. Améliorer les passages pour piétons et les feux de signalisation : La discussion a mis en évidence les caractéristiques qui fonctionnent bien dans certaines municipalités, comme les signaux sonores pour les piétons, et a souligné la nécessité d’une normalisation régionale. Les participants ont également recommandé de prolonger les temps de traversée, d’allonger les passages pour piétons et de remédier aux inégalités de surface et au mauvais alignement des bordures de trottoirs afin d’améliorer la sécurité et la praticabilité.
  3. Infrastructure des transports en commun : Le manque ou la rareté des bancs a été considéré comme un défi pour les personnes âgées aux arrêts de transport en commun. Il a donc été recommandé d’augmenter le nombre de places assises, d’améliorer la signalisation pour faciliter l’identification et de donner la priorité à la réparation rapide des ascenseurs défectueux dans les gares ferroviaires.
  4. Amélioration de la signalisation : L’orientation et la signalisation sont importantes pour les personnes souffrant d’une incapacité cognitive, non seulement aux arrêts de transport en commun, mais aussi dans les bâtiments. Les participants ont discuté des options concernant les polices de caractères, les couleurs contrastées ainsi que les indices visuels et tactiles.
  5. Accessibilité des bâtiments et des caractéristiques urbaines : L’absence de portes automatiques ou à boutons-poussoirs sans contact réduit également l’accessibilité de divers bâtiments aux personnes avec des incapacités. En outre, les normes relatives à la conception des salles de bains, du mobilier dans les aires de restauration et les restaurants, ainsi qu’aux tours d’habitation qui favorisent l’interaction sociale, ont été d’une grande utilité pour les participants.
  6. Promouvoir l’inclusion : Les personnes ayant une expérience vécue doivent jouer un rôle plus important dans la conception et les décisions politiques. Pour remédier à l’inégalité numérique, nous devons créer des options plus accessibles pour les personnes ayant un accès limité aux téléphones intelligents ou à l’internet.
Atiya Mahmood, chercheuse principale du projet MAP-SWAN, parle des avantages des communautés accessibles à pied.
Habib Chaudhary, professeur et président du département de gérontologie de l’université Simon Fraser, animant des tables de discussion sur les solutions potentielles aux obstacles physiques que l’on trouve dans l’environnement urbain.

Pop up expérientiel

La session de l’après-midi a été conçue pour que l’éducation civique et le partage des connaissances prennent tout leur sens grâce à l’engagement de la communauté ; il s’agissait donc d’un événement familial ouvert au public. Cinq stations interactives ont été mises à la disposition des participants pour qu’ils les explorent et s’y connectent.

Station vidéo « On the Move » (en mouvement)

Cette station présentait les histoires d’individus aux capacités diverses qui naviguent dans leurs communautés. Les participants ont trouvé utile de comprendre les principaux obstacles et les solutions possibles pour créer des espaces publics plus inclusifs.

Gabriella et Aryana, étudiantes diplômées en gérontologie, discutent avec un participant d’une vidéo réalisée à Burnaby, qui met en évidence les problèmes d’accessibilité rencontrés par les personnes ayant une expérience vécue.

Galerie de photos

Ici, le public a pu comparer visuellement des paysages urbains accessibles et inaccessibles à l’aide de photos. L’exposition a encouragé les gens à réfléchir à ce qui rend un espace vraiment accessible et à partager leurs idées d’amélioration.

Rojan Naseri, assistant de recherche pour le projet SWAN, partageant les résultats de ses recherches à l'aide d'une galerie photos
Rojan Naseri, assistant de recherche pour le projet SWAN, partageant les résultats de ses recherches à l’aide d’une galerie photos

Jeu interactif « On the Move » (en mouvement)

Cette station a été très appréciée des participants qui y ont joué à un jeu de société créé par l’équipe MAP-SWAN. Le jeu mettait en évidence les défis auxquels les personnes handicapées sont confrontées dans les environnements urbains. C’était un moyen amusant et engageant de sensibiliser les participants aux obstacles quotidiens à la mobilité et d’inspirer des idées créatives pour améliorer l’aménagement urbain.

 
Jean-Paul, étudiant diplômé en gérontologie, et Nosaiba, assistante de recherche, font une démonstration du jeu de société conçu par l'équipe MAP-SWAN aux participants de l'événement. Le jeu met en évidence les obstacles physiques auxquels les personnes âgées et les personnes handicapées peuvent être confrontées dans la ville, sensibilisant ainsi à la mobilité, à l'accès et à l'inclusion.
Jean-Paul, étudiant diplômé en gérontologie, et Nosaiba, assistante de recherche, font une démonstration du jeu de société conçu par l’équipe MAP-SWAN aux participants de l’événement. Le jeu met en évidence les obstacles physiques auxquels les personnes âgées et les personnes handicapées peuvent être confrontées dans la ville, sensibilisant ainsi à la mobilité, à l’accès et à l’inclusion.

Projet DemSCAPE

À cette station, les participants ont rencontré des chercheurs du projet DemSCAPE, qui leur ont expliqué comment l’initiative vise à identifier les caractéristiques des quartiers qui ont un impact sur la mobilité des personnes atteintes de démence. Le projet se concentre également sur le développement d’outils permettant d’évaluer les environnements favorables aux personnes atteintes de démence.

SFU Morris J. Wosk Centre for Dialogue de SFU: Recommandations de l’assemblée communautaire en matière d’accessibilité

Cette station a discuté des recommandations de l’Assemblée Communautaire de Burnaby pour le Plan Communautaire Officiel 2050 de Burnaby et de la façon dont l’accessibilité peut contribuer à créer une ville où tout le monde peut s’épanouir. Les participants ont fait part de leurs idées sur les mesures que la ville pourrait prendre pour améliorer l’accessibilité d’ici 2050.

Morris J. Wosk Center for Dialogue de SFU a encouragé les participants à réfléchir aux problèmes d'accessibilité dans la ville et à proposer des solutions potentielles.
Morris J. Wosk Center for Dialogue de SFU a encouragé les participants à réfléchir aux problèmes d’accessibilité dans la ville et à proposer des solutions potentielles.
Niloofar Hedayati, assistante de recherche pour le projet SWAN, s'engage avec des personnes ayant une expérience vécue lors de l'événement pop-up pour les guider à travers les différentes stations disponibles.
Niloofar Hedayati, assistante de recherche pour le projet SWAN, s’engage avec des personnes ayant une expérience vécue lors de l’événement pop-up pour les guider à travers les différentes stations disponibles.

Le forum communautaire a été un événement important pour la ville de Burnaby, servant de pont entre la recherche, les praticiens et la communauté. Les personnes vivant avec des capacités différentes étant souvent marginalisées, il est primordial de veiller à ce que leurs opinions et leurs expériences soient entendues. En favorisant un dialogue ouvert, le forum a accru la visibilité et la compréhension des problèmes d’accessibilité, tout en permettant aux participants d’avoir leur mot à dire dans les décisions qui affectent leur vie, leur quartier et leur ville.

Pour garantir le maintien d’un dialogue ouvert, l’équipe SWAN continue d’explorer différentes méthodes de mobilisation équitable des connaissances. Cela inclut la promotion continue du jeu « On the Move » (En mouvement) et de la vidéo auprès de diverses parties prenantes dans les villes de la région métropolitaine de Vancouver. En outre, l’équipe du SWAN recueille des données auprès des personnes âgées parlant le persan afin de s’assurer que les défis uniques en matière de mobilité auxquels sont confrontées les personnes âgées d’origine ethnique font qu’elles ne sont pas encore plus marginalisées.

Regarder plus loin

Si le forum communautaire a permis de favoriser la collaboration et le dialogue entre les acteurs de la communauté et les personnes ayant un vécu, il reste encore du travail à faire. Les personnes vivant avec des capacités différentes ne devraient pas avoir à compter sur ces événements pour faire entendre leur voix et leurs préoccupations aux décideurs. L’équipe du SWAN envisage un avenir où les personnes vivant avec des capacités différentes pourront collaborer activement avec les décideurs pour développer un environnement de quartier inclusif et accessible.

Lors de cet événement familial, des tables ont été mises à la disposition des participants pour qu'ils puissent écrire et accrocher leur liste de souhaits en matière d'environnement inclusif.
Lors de cet événement familial, des tables ont été mises à la disposition des participants pour qu’ils puissent écrire et accrocher leur liste de souhaits en matière d’environnement inclusif.