13 juin 2022
Aislynn Sharrock, Farinaz Riktehgaran, et Diana Juanita Mora
L’objectif du projet SWAN (Stakeholder’s Walkability/Wheelability Audit in Neighbourhoods), un sous-projet de MAP, est d’établir un lien avec les membres de la communauté afin de pouvoir évaluer l’accessibilité des rues selon la perspective des personnes vivant avec différentes incapacités (ex. : sensorielle, cognitive). En utilisant une approche engagée envers la communauté, qui se définit comme un « ensemble de pratiques, valeurs et objectifs qui met l’accent sur la participation active des communautés et individus directement affectés par les activités de recherche », notre équipe travaille à entrer en contact, collaborer et établir un lien de confiance avec les membres de la communauté à travers ses différentes activités de recherche. Conformément à cette approche, notre équipe s’est réunie pour planifier et animer un forum hybride interactif pour ineco-identifier des zones de collecte de données avec les partenaires et parties prenantes de la communauté, tout en planifiant leur engagement dans les phases subséquentes de notre projet. Ce faisant, nous avons offert l’opportunité aux parties prenantes de la communauté de s’impliquer davantage dans la conception et la structure de notre projet de recherche. Le fait d’appliquer une approche engagée envers la communauté nous permet d’élever la voix des personnes vivant avec des incapacités et de construire des espaces urbains leur étant plus accessibles.
Afin d’assurer le succès de cet événement, la planification et la préparation ont commencé plusieurs mois à l’avance! L’organisation de cet événement a nécessité les efforts de tous les membres de l’équipe et la contribution de plusieurs parties prenantes de la communauté, comme nos partenaires municipaux. Par exemple, lors de la préparation de l’événement, nous avons réalisé une révision des politiques d’accessibilité et des politiques municipales urbaines, en sélectionnant des aires potentielles de collecte de données dans des bases de données en libre accès (ex. : accidents piétonniers, utilisation de l’espace, centres de transport). Ce faisant, nous avons produit et superposé des données du GIS (Système d’Information Géographique), en visitant tous nos sites de collecte de données potentiels. Finalement, nous avons révisé nos plans avec nos partenaires municipaux pour bénéficier de leur expertise.
L’événement s’est déroulé le 4 mars 2022 et a débuté avec une présentation de Rebecca Mahaffey, une ancienne partenaire municipale de la Ville de Burnaby, et de Janette McIntosh, une partenaire communautaire de « Better Environmentally Sound Transportation », qui ont parlé des succès antérieurs de l’utilisation de l’outil SWAN dans la communauté. Cela nous a permis de souligner les améliorations observées dans les environnements urbains de la communauté qui ont été possibles grâce à l’application de l’outil SWAN. Cela a également donné aux participants de l’événement une vue d’ensemble du partenariat avec le Département de Gérontologie. Avec un total de 40 participants, les membres de notre équipe ont animé 6 salles hybrides de discussion et de forums, lesquels se sont concentrés sur les aires prioritaires de collecte de données en explorant le savoir, les opinions et les expériences de tous les participants concernant les intersections pré-identifiées. Cette partie de l’événement a adopté une composante interactive en utilisant des éléments visuels, tels que des photos récentes des intersections en question et la plateforme Google Jamboards. Les sessions d’échanges ont révélé des informations importantes concernant les défis que les personnes rencontrent dans ces endroits et cela a aidé notre équipe à cibler les intersections où nos collectes de données seraient faisables. Nous avons terminé l’événement en demandant aux participants quelles seraient les barrières que nos partenaires municipaux pourraient rencontrer en essayant d’améliorer l’accessibilité de ces zones, et comment ils voudraient être impliqués dans le projet SWAN à l’avenir.
Les résultats de nos discussions avec les participants ont montré que les intersections priorisées dans le « Lower Mainland » ont plusieurs problématiques en commun. Par exemple, nos intervenants ont abordé le sujet du temps insuffisant pour traverser de façon sécuritaire des grands passages piétonniers par des piétons de tous âges et de toutes habiletés. De plus, ils ont mentionné l’ambiguïté entre les espaces routiers réservés aux véhicules, aux cyclistes et aux piétons, lié à un manque d’indications pour séparer convenablement ces espaces routiers communs. Il y aurait également un manque d’informations directionnelles pour les piétons ayant des incapacités sensorielles. Le dernier point évoqué lors de ces discussions était qu’une forte densité de circulation automobile, la population piétonne et les diverses constructions peuvent créer un haut niveau de bruit, augmentant la difficulté d’entendre des signaux auditifs. Ces points sont seulement ceux qui ont été soulignés par nos participants comme étant ceux qui ont le plus d’influence sur l’expérience des personnes vivant avec des incapacités dans l’accessibilité à leur communauté.
Ensuite, les participants ont discuté des différents défis liés à l’amélioration de l’accessibilité de ces secteurs. Les défis principaux incluent l’équilibre entre les besoins des utilisateurs de véhicules et de ceux des piétons. Pour engendrer des changements considérables dans nos intersections, favorisant les déplacements à pied et avec un dispositif à roues, il est nécessaire de considérer les impacts sur la circulation, de même que sur l’éducation des conducteurs à ralentir, donner le droit de passage et être patients avec les piétons. Il est également nécessaire de trouver des façons créatives de travailler avec des développeurs et des propriétaires de propriétés privés pour avoir une approche cohérente permettant de rendre les trottoirs et les intersections plus sécuritaires et accessibles. D’autres considérations, comme comprendre comment ces changements peuvent avoir un impact sur les entreprises voisines, travailler avec les budgets annuels des villes et les barrières logistiques à l’implantation de changements seront des défis à prendre en compte lors de l’amélioration de l’accessibilité de ces endroits.
Après l’événement, notre équipe a compilé les éléments clés des discussions pour en rédiger un résumé et l’envoyer à tous les participants, en incluant un court sondage pour avoir des rétroactions sur l’événement et pour connaitre les intentions des participants à s’impliquer au projet dans le futur. Cet événement nous a permis de renforcer les liens avec nos partenaires, tout en co-identifiant des secteurs de collecte de données. Le court sondage nous a permis de connaitre les aspects du projet dans lesquels nos participants voudraient être impliqués dans le futur. Les réponses ont montré que plusieurs des parties prenantes du projet voudraient être impliquées dans l’implantation de projets et programmes d’interventions et dans des groupes de discussion municipaux. Nos efforts toujours dirigés à maintenir un engagement de la part de la communauté, ces réponses nous permettront de mieux diriger les conversations futures avec nos partenaires dans l’établissement de nos collaborations avec eux. À la suite de cet événement, notre équipe s’est réunie et a peaufiné l’outil de collecte de données, ainsi que les séances de formation à son utilisation. Nous avons débuté le recrutement de participants et la collecte de données depuis mi-mai. L’équipe de recherche SWAN aimerait organiser d’autres événements de mobilisation des connaissances dans le futur afin de sensibiliser, de disséminer les résultats de nos recherches et impliquer activement la communauté dans la recherche sur l’accessibilité des espaces urbains publics pour les personnes vivant avec des incapacités.